vendredi 25 novembre 2011

Parc national de l'Ankarana : une journée de désillusion et de surprises !

Que de rebondissements pour cette journée !
 
Un faux départ le samedi matin car on n'a pas entendu notre réveil... Au lieu de 4h30, nous nous levons à 6h!!! Objectif, arriver tôt à l'Ankarana... Taxi-brousse direct pour l'Ankarana.
 
Au bureau des guides, on s’acquitte de notre droit d'entrée puis on part avec notre guide, qui semble convivial. Le midi, on pique la tente au camping du parc avant de partir en début d'après-midi visiter la grotte aux chauve-souris. 
Petite balade tranquille pour aujourd'hui, on est de retour au camping vers 15h. Notre guide nous laisse. Nous avons tout notre temps pour se reposer.
 
Soudain, on a la joie d'observer un groupe de lémuriens, pas du tout effrayé, qui arrive en se jetant de branche en branche tout prêt de notre tente. Ils se postent là, près du sol et se laissent photographier longuement !!! On apprend qu'ils sont habitués à venir ici car il y a souvent des reste de nourritures laissés par les campeurs... 
De même au bidon servant de point d'eau, ils s'abreuvent aussi là et sont donc faciles à observer ! Ce sont des lémuriens couronnés, une petite touffe de poil orangé forme une sorte de "couronne" sur le dessus de leur tête, d'où leur nom !
D'autres rencontres en soirée : petit duc de Mada et mangouste
 
Le lendemain, notre programme est chargé : départ pour la randonnée prévu à 6h afin de faire un grand circuit de 6h de marche pour accéder aux Tsingy ! Le but est d'être de retour au niveau de l'entrée du parc, au bureau des guides, en début d'après-midi le temps de trouver un taxi-brousse qui veuille bien s'arrêter nous prendre pour nous ramener à Diego avant la nuit...
A 6h30h... le guide n'est pas encore arrivé
A 7h, toujours personne...

Un guide est obligatoire pour se déplacer dans le parc, mais devant l'heure qui avance, nous prenons la décision de partir seul. Le guide ne viendra pas, c'est ce qui s'appelle se faire avoir :o(
 
Un peu énervé sur le coup, on marche d'un bon pas pour tenter de rattraper un guide aperçu un peu avant avec 2 touristes... Le sentier est assez bien balisé, il n'y a pas trop de problème. Par contre, il nous manque les explications des sites.

On se régale quand même de beaux paysages : la perte des rivières, les tourelles de Tsingy, le baobab de 8m de circonférence et 400ans d'âge ! puis les Tsingy rary. "Rary" qui veut dire en malgache "bien rangé", "régulier" et en effet, ils le sont ! Une mer de Tsingy s'étend devant nos yeux !!! C'est très dépaysant !

Puis nous entamons notre dernière boucle qui passe dans des grands Tsingy, une grotte puis un pont suspendu. Nous arrivons jusqu'à la grotte puis nous ne savons plus par où passer... 
Un peu déçu, nous faisons demi-tour. 
 
A ce moment là, un autre guide avec 2 touristes arrive justement ! Ils font le même circuit que nous et dans le même sens. Nous lui expliquons notre cas et il nous demande de finir la balade avec lui. En plus, il est très gentil, les touristes aussi ! Quel plaisir !

Finalement on retourne dans la grotte et cette fois-ci, on découvre grace au guide la petite galerie qu'il fallait emprunter. On ressort plus loin, dans les Tsingy. 
De nouveau, on a une superbe vue sur les 8ha de Tsingy !!! 
Toutes ces arrêtes calcaires fines et acérées, érodées en flèches pointues  par l'action de la pluie, sont spectaculaires :o)

Au retour, on retraverse les deux types de forêt du site : forêt sempervirente sur le substrat volcanique au sol plus abondant et forêt caducifoliée sans feuille sur le substrat calcaire, très asséchant. Intéressant. 
On découvre le fameux ébène et le palissandre ainsi que le lémurien nocturne.

La journée se termine bien, le bureau des guides est très professionnel et nous rembourse la sortie. 
Et nous trouvons un taxi-brousse avec des "vraies" places de libres qui nous ramènera à Diego avant la nuit !
Happy end :o)

Montagne d'Ambre

Premier parc classé de Madagascar, créé en 1958, la montagne d'ambre est d'origine volcanique. Son sous-sol aux alentours aurait contenu de l'ambre, ce qui expliquerait son nom. C'est un espace de 182km² de forêt tropicale humide, qui abrite de nombreuses espèces d'animaux et de plantes.
Pour y accéder depuis Diego, c'est tout un périple quand on n'utilise pas le 4x4...
Tout d'abord, un bus rouge de 25 places (asssises) où on s'entasse à 50 debout (ça rappelle le métro parisien) pour 20km de "route". Suivi de 20km de piste en taxi-brousse surnaturel : une peugeot 305 GR où on logera à 28 !!! les uns sur les genoux des autres... il faut aimer le contact humain ;o) et qui nous mènera à Joffreville. De là, on a encore 4km à pied pour arriver à l'entrée du parc puis encore 3km à pied pour arriver au camping des Roussettes où nous laisserons notre sac de randonnée avec la tente le temps de faire la sortie l'après-midi. L'endroit est vraiment charmant et le site de bivouac aménagé de façon très naturelle.

La balade s'est faite au pas de course, pas du tout "mora mora" (= doucement en malgache) car le timing était court pour faire la grande boucle. Mais on a réussi et en plus, on a vu plein de choses;
Des caméléons de toutes les tailles :
- le plus petit du monde mesurant 2cm et qui vit au sol, le Calumma brookesia minima
- un couple de Calumma boettgeri, de 5cm de long, arboricole,
- le Calumma parsonii avec comme un casque sur la tête,
- Calumma oshaughnessy
,
- Calumma brevicornis avec comme 2 cornes sur la tête !
Ils sont bien équipés pour partir à la guerre avec tout ça...

Des lémuriens roux qui font leur show... Magnifique !

Et le roi du camouflage : le lézard à queue feuillue (Uroplatus) ! Seul un oeil d'expert arrive à le trouver sur un tronc d'arbre auquel il se confond vraiment.

Des ibis Huppé, endémiques de l'île, le plus gros oiseau de Mada.

Ainsi que de nombreuses espèces végétales : vacoa géant, tabac, mafane, café ou encore ylang ylang sauvages, des orchidées, palissandre, ficus étrangleur, fougère arborescente, arbre aux pirogues, etc.

Fabuleuse forêt qui recèle de joyaux à découvrir (merci au guide dont les yeux sont perçants et qui connait bien les coins, il faut le dire...).

A défaut de nos photos perdues... voici un lien pour découvrir en images toutes ces jolies bestioles :o)

http://www.superstock.com/stock-photography/Montagne+d%27ambre+National+Park

Notre guide, peu loquasse au début, s'avère être une personne atypique, très intéressante et intéressé par le parc et l'environnement, avec une ouverture d'esprit sur son pays et même de l'humeur et de la dérision :o)
Autant dire qu'on aurait aimé que la visite se prolonge autour d'un petit verre pour continuer nos discussions... Mais la nuit tombe et il est temps de rejoindre le camping des Roussettes afin de monter la tente pour ce soir...

Une dernière jolie rencontre dans le parc avant notre départ : une mangouste s'approche de nous pendant le petit déjeuner au camping, sans doute attirée par les pains au chocolat (sans chocolat à l'intérieur...). 

mardi 22 novembre 2011

Les 3 baies (mais pas de poivre !)

Deuxième pique-nique, cette fois, sur la plage de Ramena ! 

La fine équipe toujours au complet pour partager une nouvelle fois un barbecue malgache :o)
Le site est très joli, en bord de plage, mais nous sommes un peu moins tranquille qu'à Sakalava : les poules et les zébus cherchent à nous piquer les mangues de la bouche !!!

La journée passe ainsi, à discuter
autour d'une bonne THB (bière locale), de viandes et légumes grillées, de mangues.


Le tout agrémenté d'une superbe vue sur la baie de Ramena et ses zébus gourmands.
 La nuit tombe, tout le monde est reparti. 
 Nous restons sur la plage pour camper et assistons alors à un beau coucher de soleil !

Notre tour des trois baies commence !!
Petit déjeuner dans une gargote installée sur la plage. Les pêcheurs partent en mer.

Nous débutons la balade.

Cap miné :
Tout d'abord, on traverse un camp militaire aux nombreux vestiges de la présence française. Nous arrivons sur une petite pointe rocheuse avec un phare et l'endroit qui rappelle étrangement la Bretagne :o)
Nous croisons des chèvres qui partent à la queue leu leu dans la petite forêt sèche pour aller pâturer. En chemin, nous découvrons plusieurs forts construits du temps des français, en ruine à présent mais avec leurs canons encore pointés vers le large !


L'endroit est plus calme, nous marchons sur des petits sentiers discrets, fondus dans la nature, sans balisage... jusqu'à la première baie : la baie des dunes.

Baie des Dunes :
Baie idyllique divisée en deux parties, faite de sable blanc et baignée d'une eau turquoise et chaude !!!
La première baie était très calme, presque déserte. Nous avons la plage à nous et nous nous installons sous un filaos. Séance baignade pour Nicolas. Amélie ne trouve pas l'eau assez translucide à son goût, il faut dire qu'il y a une petite barrière rocheuse juste au niveau de la baignade... Quelle exigence !
A défaut de bain de mer, Amélie se délecte d'un tressage de cheveux !!! Coiffure malgache pratiquée par Sophie avec une rapidité et une adresse déconcertante. J'aurais bien aimé que ça dur plus longtemps, c'est relaxant !

Nous avons poursuivi jusqu'à la deuxième baie où cette fois Amélie trouve l'endroit à son goût ;o) Séance baignade dans un coin merveilleux !!!  Qu'est ce qu'on y est bien...
Mais le temps passe et il faut reprendre la piste pour la suite de la balade.

Baie des Pigeons :
Nous longeons cette baie très belle également mais la mer un peu plus agitée ramenait pas mal d'algues. Pris par le temps, nous la traversons d'un pas rapide.  La côté est originale : assez découpée avec des rochers acérés, une étendue d'herbe rase nommée "pique-fesse" ornant les abords du chemin.

Baie de Sakalava :
Nous voici arrivés à la baie de Sakalava, où nous longeons les dunes sous un fort vent. On s'arrête faire un petit pique-nique léger de légumes et fruits achetés sur place, face à cette jolie baie peu fréquentée par les touristes.
Ensuite, nous devons continuer à pied sur la piste pendant encore 1h afin de rejoindre la route goudronnée où nous tenterons de prendre un taxi-brousse pour nous ramener à la case d'Anjara. Finalement, on attendra presque 1h asis sur un banc à côté d'un malgache machant du katy (plante locale aux "vertus" euphorisantes...) sans trouver un taxi-brouuse pouvant nous prendre. Les quelques uns qui passent sont tous pleins ! Notre premier stop à Mada : un pick-up conduit s'arrête nous prendre. C'est un couple franco-malgache dont la femme est à l'arrière avec sa petite famille. La dame est adorable,on passe le cours trajet à discuter ! Super rencontre :o)

La balade se termine en beauté !


Hélas, vous ne ferez qu'imaginer ces belles plages car nos photos de la fin de cette sortie ainsi que des deux parcs suivants (en cours de rédaction) ont été perdues... encore la faute aux coupures de courant !!!! C'est vraiment bête...





















dimanche 20 novembre 2011

Taxi-brousse, boulot, dodo !

Au sein de l'association Union Matanjaka, nous travaillons sur deux problématiques différentes :

Amélie.
Je travaille sur l'appui à la production avec intrants chimiques... Non, je blague ! .... en développant des traitements biologiques au contraire !!!
 
Les cultures dont je m'occupe sont les légumes, comme chez nous : choux, carottes, tomates, oignons, etc.
Et oui, ici, on peut produire presque en continue dehors : c'est l'été toute l'année !
Par contre, il y a des problèmes de ravageurs sur les cultures comme sur choux et tomates surtout en saison des pluies, et les quelques mois avant... Il y a de quoi s'occuper.
 Sortie en brousse à Madirobe
J'ai donc fait des sorties en brousse dans des lieux très jolis (1h30 de taxi-brousse + 2h de marche dans la terre poussiéreuse pour arriver chez certains maraîchers...) afin de reconnaitre les ravageurs et les problèmes culturaux.
Ensuite, je propose des alternatives biologiques.



Puis on effectue des tests de recettes bio sur certaines parcelles, à l'aide des paysans. Peut-être qu'avant la fin du bénévolat, nous pourrons faire quelques observations et conclusions ???! En les espérant positives :o)



Nicolas.
Pour moi, je bosse sur l'étude de marché effectuée lors de la création de la coopérative. J'analyse des données d'enquêtes sur les besoins des restaurateurs en légumes. Le but est de connaitre la demande locale puis de les comparer aux estimations de l'offre (c'est à dire les productions des paysans locaux). Je devrais également évaluer le chiffre d'affaire dégagé par cette activité.


Du 15 au 20 novembre, l'association a tenu un stand à la foire MEVA où sont exposés les savoir-faire et produits locaux. J'ai donc participé à la promotion de l'association et de la coopérative auprès des visiteurs. Quel talent de commercial ! Je me suis épaté moi-même :o)

Voilà pour le côté boulot, passionnant, diversifié et riche de rencontres !




"Fin" des vacances, place au bénévolat à l'Union Matanjaka !

Mais qu'est ce que c'est l'Union Matanjaka? 
4L du Finistère

C'est une association paysanne malgache, soutenue financièrement par l'ADFDI Bretagne et le département du Finistère (ah, ces Bretons!!! ils ont même leur 4L à eux!) dans la cadre de la coopération décentralisée.

Elle fédère 22 associations de producteurs de fruits et légumes de la région de Diana (proximité de Diégo). Créée dans les années 2000, son but premier a été d'appuyer la production locale, par la formation des paysans aux pratiques culturales et en structurant la filière.

Depuis quelques mois, un nouveau projet se concrétise : la création d'une coopérative agricole afin de vendre les produits locaux des paysans aux restaurateurs et habitants de la ville de Diego.

Le système actuel de distribution repose sur la vente directe au marché des villages de brousse mais aussi sur l'achat des produits des paysans par des collecteurs. Il peut y avoir beaucoup d'intermédiaires (jusqu'à 5 collecteurs).

Comme en France, cela provoque l'imposition de prix d'achat bas aux paysans et un prix de vente assez élevé aux clients locaux. De plus, il y a une grande concurrence des produits des hauts-plateaux, venant de Tana, qui sont très compétitifs car la production y est très structurée.

Les objectifs de la coopérative Matanjaka sont donc :
1. Relocaliser la production maraîchère au niveau local
2. Assurer un prix d'achat correct au producteur
3. S'aligner, voir être un peu en-dessous des prix du marché pour la vente


Les locaux de la coopérative (tout l'étage et une petite partie du rez-de-chaussée sur la gauche).

Après notre passage chez Anjara pendant une semaine, nous logeons maintenant dans une des salles des locaux, à l'étage, avec accès au balcon !